2e semaine de carême
Pour cette deuxième étape du carême, Jésus nous donne rendez-vous sur
une montagne. En compagnie de ses apôtres, nous sommes témoins d’une
scène étonnante. Que comprendre de ce passage de l’Evangile ? Comment
peut-il nous concerner ?
L’épisode de la transfiguration est l’un des rares moments où Jésus ne
fait rien et ne dit rien. Il se contente d’apparaître autrement à ses
disciples. Il est tout entier dans la lumière, une lumière qui vient de
l’intérieur de lui, et illumine son visage et ses vêtements. As-tu déjà
constaté cette lumière dans le regard et le visage d’une personne ? Moi
oui. J’ai rencontré des personnes qui dégagent une lumière invisible,
par leur regard et par tout leur être ; ce sont des personnes habitées
par un amour d’une particulière qualité et par une foi d’une
particulière intensité. Sans doute est-ce quelque chose de cet ordre que
les apôtres ont pu percevoir en Jésus, mais à la puissance X. Car Jésus
porte en lui la lumière même de Dieu. Sa divinité est habituellement
cachée dans son humanité, mais à ce moment-là, il permet à ses apôtres
d’en percevoir quelque chose. Cette lumière divine en Jésus, on la
représente dans les icônes de plusieurs façons : d’une part avec
l’auréole dorée qui entoure sa tête, comme un halo de lumière – et
parfois il est tout entier représenté dans la lumière – mais aussi par
la clarté représentée dans son visage, d’une lumière qui ne fait pas
d’ombre parce qu’elle vient de l’intérieur. Il est intéressant de
demander à un peintre d’icône d’expliquer comment il fait apparaître
cette lumière sur les visages.
Cette
lumière ou cette auréole, tu peux le remarquer, ne sont pas seulement
sur le visage de Jésus, mais aussi sur celui des saints : en effet,
c’est la lumière de l’Esprit Saint, la lumière de Dieu, qu’ils ont
accueillie dans leur propre vie et les rend lumineux eux-mêmes. Or Jésus
a dit deux choses : « Je suis la lumière du monde » et « Vous êtes la
lumière du monde ». Autrement dit, nous sommes appelés à refléter
nous-mêmes cette lumière.
Comment cela ? Reprenons le récit de la transfiguration de Jésus.
Avec
Jésus, apparaissent deux autres personnages : Moïse et Elie. Ils ont en
commun d’avoir reçu une manifestation de Dieu sur une montagne, le mont
Horeb au Sinaï. Pour Moïse c’était dans un bruit de tonnerre, et pour
Elie c’était au contraire dans un grand silence. Or que se passe-t-il
ici ? C’est une nouvelle manifestation de Dieu, mais cette fois dans la
personne même de Jésus. Et les trois apôtres sont enveloppés par une
« nuée », autrement dit, ils sont englobés dans la vision ; ils n’en
sont plus des spectateurs extérieurs, mais ils y participent. Et ils
entendent (mais est-ce vraiment avec leurs oreilles charnelles ?) la
voix de Dieu qui dit « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. »
Voilà
le secret de la lumière : elle entre non par les yeux (n’attendons pas
de visions pour croire en Dieu) mais par les oreilles : cette lumière
est celle de la Parole de Dieu lorsqu’elle passe des oreilles au cœur.
Jésus est quelqu’un qui n’a rien de « lumineux » à l’extérieur, et même
il acceptera de passer pour moins que rien aux yeux des hommes. Les
trois apôtres qu’il a emmenés sur la montagne de la transfiguration, il
les emmènera ensuite au mont des Oliviers, la veille de sa mort. A la
lumière, succéderont les ténèbres. Or c’est là que jaillira la lumière
de la résurrection. .
Ami,
tu n’as sans doute pas reçu de visions. Mais écoute Jésus, regarde Dieu
en lui, même lorsqu’il est sur la croix, et mets tes pas dans les
siens. Ta vie en recevra une grande lumière.
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