4e semaine de carême
« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle »(Jean 3,14). C’est une phrase bien obscure de Jésus qui nous a été proposée ce dimanche. Pourtant elle est d’une extrême importance.
De quoi s’agit-il ? Jésus rappelle l’épisode où le peuple hébreu, dans le désert,
se faisait mordre par des serpents. Pour y remédier, Moïse fit élever un mat en bronze avec la forme d’un serpent. Si l’on avait été mordu, il suffisait de regarder ce serpent pour être guéri (Livre des Nombres 21,4-9). Superstition ? Magie ? Non : remède prophétique, qui montre au peuple que le mal se traite par le regard. Aux morsures du serpent, le peuple est invité à réagir par un regard vers le serpent : ce même serpent qui tenta Adam et Eve, le voici qui s’attaque à l’homme d’aujourd’hui. Moïse invite à regarder le mal en face, pour mieux le combattre. Mais évidemment, ce n’est pas l’homme lui-même qui peut se guérir du mal. Il doit faire confiance à Dieu. L’homme regarde son mal, et Dieu peut alors le guérir de son mal.
se faisait mordre par des serpents. Pour y remédier, Moïse fit élever un mat en bronze avec la forme d’un serpent. Si l’on avait été mordu, il suffisait de regarder ce serpent pour être guéri (Livre des Nombres 21,4-9). Superstition ? Magie ? Non : remède prophétique, qui montre au peuple que le mal se traite par le regard. Aux morsures du serpent, le peuple est invité à réagir par un regard vers le serpent : ce même serpent qui tenta Adam et Eve, le voici qui s’attaque à l’homme d’aujourd’hui. Moïse invite à regarder le mal en face, pour mieux le combattre. Mais évidemment, ce n’est pas l’homme lui-même qui peut se guérir du mal. Il doit faire confiance à Dieu. L’homme regarde son mal, et Dieu peut alors le guérir de son mal.
C’est cela même que Jésus désormais propose : lui-même a été « élevé » sur le bois de la croix, comme le serpent de bronze a été élevé sur une hampe. Désormais, ce que Jésus propose à l’homme de regarder, c’est Dieu lui-même, mais un Dieu crucifié. Regarder la croix, c’est regarder cet homme, victime d’autres hommes (et la récente tuerie de Toulouse montre l’horreur dont l’homme est capable). Mais regarder la croix, c’est en même temps regarder l’amour qu’il y a dans cet homme, Jésus. Et regarder la croix, c’est contempler Dieu qui, sur la croix, absorbe le mal de l’homme et le retourne en amour.
Voilà pourquoi il nous faut regarder la croix. Cet homme crucifié qu’est Jésus pourrait nous accuser, nous qui participons d’une manière ou d’une autre au mal qu’il y a dans le monde. Mais il ne nous accuse pas. Au contraire, il nous invite à le regarder avec confiance, en nous disant : sur la croix, c’est ton mal que je porte, certes, mais c’est ton mal que je t’enlève. Pour y mettre la lumière, l’amour, la vie de Dieu.
Oui, regarde-moi bien sur la croix. Regarde-toi, puis regarde-moi. Et crois en moi. Tu n’auras plus à craindre les jugements que tu pourrais porter sur toi-même, ou que d’autres pourraient porter sur toi, ou que Dieu lui-même pourrait avoir sur toi. Tu as été mordu par le serpent, ton cœur a pris du venin ? Regarde vers la croix, elle peut te guérir !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire